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Pour faire le portrait d'un oiseau

, 06:33


pour_faire_le_portrait_d_un_oiseau.gif

"Pour faire le portrait d'un oiseau
Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger ...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il le faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau."

Jacques Prévert

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si, tu te déplumes

, 05:52

Erol_Ayy_ld_z_poule_poulet.jpg
photographe : Erol Ayyıldız

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la divine proportion

, 09:31

Gilbert_Garcin_la_divine_proportion.jpg
photographe : Gilbert Garcin
"L’homme de Vitruve est le nom communément donné au dessin à la plume, encre et lavis sur papier, intitulé Étude des proportions du corps humain selon Vitruve et réalisé par Léonard de Vinci vers 1492"

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doit-on dire piedophile ou podophile ?

, 10:03

pied chatouille.gif
cliquez sur l'image gif pour découvrir l’étymologie correcte

« Pétanque, footing, et pédalo »

"La famille PIED

Patriarche indoeuropéen : *PED-, « pied »

Les branches

1. Les deux principaux ancêtres latins de cette famille sont les noms pes, gén. pedis, ancêtre de notre pied, et pedica, ancêtre de notre piège. En sont issus la plupart des mots français qui contiennent le radical - pie - :

piédestal, piéger, Piémont, piétaille, piétiner, piéton, piètre, empiéter, marchepied, trépied, ...

2. Parmi les autres membres français de la famille on trouve des mots qui contiennent le radical latin original - ped - de pes, pedis, ou bien des mots dans lesquels ce radical s’est transformé au fil des siècles en - pet -, comme peton, ou en - pêch -, comme empêcher, du bas latin impedicare, “prendre au piège, entraver” :

pédale, pédestre, pédicure, pedigree, bipède, expédient, expédier, palmipède, quadrupède, ... pétanque, peton, ... empêchement, empêcheur, se dépêcher, ...

3. Le principal ancêtre grec de la famille est πους, pous, gén. ποδος, podos, « pied », dont le radical -ποδ-, -pod- se transforme en -πεζ-, -pez- dans τραπεζα, trapeza, « objet à quatre pieds, table ». En sont issus antipodes et trapèze.

Le diminutif de πους, pous est ποδιον, podion, “petit pied”. Ce dernier mot, via le latin podium, « petite éminence ; socle, support » est à l’origine de notre propre podium, bien sûr, mais aussi de puy, appui, et probablement répudier 1.

4. Dans la famille, n’oublions pas enfin les cousins germains – et sportifs – venus en courant d’outre-Manche ou d’outre-Atlantique ; ils sont issus du germ. *fōt- : football, babyfoot et footing. 2 Les invités masqués

1. De -ποδ-, -pod- (branche 3) ils n’on conservé que le po : polype et poulpe, doublets issus du grec πολυπους, polupous, « à plusieurs pieds », dont pieuvre est en fait le troisième descendant, en dépit d’une forme qui le fait s’apparenter davantage aux descendants du latin pes, pedis (branche 1).

2. De -ποδ-, -pod- (branche 3) il n’a conservé que le p : Œdipe, du grec Οιδιπους, Oidipous, « les pieds enflés », parce que Laïos, son père, prévenu par Apollon du danger que constituerait son fils, l’avait fait exposer en lui liant les pieds. Dérivé : œdipien. On retrouve le premier élément du mot dans œdème.

3. De -ped- (branche 2) il a perdu le d : péage, du latin populaire *pedaticum, « droit de mettre le pied ». Par sa forme et son sens, on croit souvent, à tort, que ce mot est étymologiquement apparenté à payer (voir la famille PACTE). L’erreur est compréhensible car, outre la proximité des formes, il désigne d’abord le droit, la taxe qu’on lève sur les personnes, les animaux, les marchandises pour le passage d’un pont, d’un chemin, d’une route. Au XVIIe s., péage ne se dit plus que du droit pris sur les voitures transportant des marchandises pour l’entretien des grands chemins. Par métonymie, le mot désigne aussi l’endroit où l’on paie ce droit de passage, sens qu’il a encore aujourd’hui à l’entrée des autoroutes à péage.

4. piger est probablement une variante dialectale de piéger (branche 1), d’où le sens de « saisir, comprendre ». 3 Dérivé : pige.

5. De -ped- (branche 2) il a perdu le d et changé le e en un i : pion, de l’espagnol peon, « fantassin », du bas latin pedo, gén. pedonis. Dérivé : pionnier.

6. pitre (bouffon, clown) est probablement une variante franc-comtoise de piètre (branche 1). Dérivé : pitrerie. Quant à piètre, il est issu du latin pedester, « qui va à pied » ; c’est donc le doublet populaire de pédestre. Du fait de l’infériorité du piéton par rapport au cavalier – également sensible dans les mots pion et piétaille –, piètre a développé le sens péjoratif de « mauvais ». 4.

7. Il est méconnaissable : calibre (Voir Curiosités).

Curiosités

1. babouche : d’abord papouch et aussi babuc par l’italien, est emprunté au turc pāpuš, “chaussure”, lui-même repris au persan pāpuš, “(chaussure) qui couvre (puš) le pied (pāi)”.

2. calibre est issu de l’arabe قالب qālab ou qālib « moule, forme à chaussure », et celui-ci du grec καλόπους kalopous, “forme en bois pour fabriquer des chaussures”, composé de καλον « bois » et de πούς « pied ». Dérivés : calibrer, calibrage.

3. pedigree : de l’anglais pedigree, lui-même issu du français pied de grue, à cause de l’analogie de forme entre l’empreinte de cet oiseau et les trois petits traits rectilignes utilisés dans les registres officiels anglais pour indiquer les degrés ou les ramifications d’un arbre généalogique à trois branches.

4. pétanque est issu du provençal pé tanco, « pied fixé ». Dans ce jeu, on lance sa boule en ayant le pied fixé au sol, sans prendre d’élan.

Le deuxième élément, tanco, appartient quant à lui à une famille romane dans laquelle on trouve notamment l’occitan estancar, « barrer un cours d’eau », le catalan tancar, « fermer », et les mots français étang et étanche. Cette famille a des origines obscures, tout comme d’ailleurs le lat. stagnare, « stagner », avec lequel elle est probablement apparentée. Entre autres hypothèses, nous nous permettons de proposer un rapport entre tous ces mots et l’angl. tank, « réservoir ». Ce mot, qui a d’abord désigné les réservoirs d’irrigation de l’Inde, est un emprunt à un mot indien, tankh ou tanken selon les dialectes, eux-mêmes peut-être issus du sanskrit tadaga, « étang, lac ».

5. piédestal est emprunté à l’italien piedistallo (ou piedestallo), terme d’architecture désignant un support servant de soubassement à une colonne, une statue, un vase. Le mot est composé de piede, « pied », et de stallo, « support », proprement « séjour, demeure », issu du même mot germanique que les mots français étal, étaler, stalle, et installer.

6. pyjama : de l’anglais pyjamas (ou pajamas), lui-même issu de l’ourdou paejama ou pajama, “vêtement de jambes”, lui-même issu du persan pāi, “pied, jambe” et jama, “vêtement”. Homonymes et faux frères

1. Il y a puy, puits et puis !

- puy est de la famille, comme on l’a vu plus haut (branche 3). Graphie ornée de pui, il est issu du latin podium pris dans son sens géographique de “petite éminence”. Le fr. appuyer, l’esp. apoyar, et l’it. appoggiare (> fr. appogiature) sont issus d’un latin populaire *appodiare, lui aussi dérivé de podium, mais ici au sens de “socle, support”.

- puits a une histoire plus compliquée. D’abord puz, puiz et puis, il est issu du latin puteus, « trou, fosse », spécialement « puits de mine » et « puits d’eau vive », mot dont la finale en -eus laisse supposer une origine étrusque. La voyelle du français est due à un développement anormal qui s’explique probablement par l’influence du francique *putti, restitué par l’ancien haut allemand putti, le mot germanique étant lui-même emprunté au latin. Ainsi puits serait un exemple de ces formes hybrides dues au bilinguisme de la France du nord après l’invasion des Francs. La graphie actuelle puits (XVIe s.) réintroduit un -t- étymologique pour éviter l’homographie avec l’adverbe puis. Dérivés : puiser, épuiser, épuisement, épuisant, inépuisable.

- puis est issu du latin classique post via son dérivé postea ou un latin populaire *postius. Dérivés : depuis, puisque.

- il y a enfin un autre puis, forme littéraire de peux (v. pouvoir).

2. pêcher, pêche et pécher sont sans rapport avec empêcher / dépêcher (branche 2) : - pêcher est issu du latin piscari, de même sens, lui-même dérivé de piscis, « poisson ». Dérivés : pêche, pêcheur, pêcherie, repêcher, piscine, pisciculture. - pêche (nom de fruit) est issu du latin populaire persica, du latin classique persicum (pomum), « fruit de Perse ». Dérivé : pêcher. - pécher est issu du latin peccare, « broncher, faire un faux pas » 5, d’où « commettre une faute, une erreur ». Dérivés : péché, pécheur, peccadille, impeccable, ...

3. pédagogue et pédéraste sont issus du grec παις pais, gén. paidos, « enfant ». L’élément -agogue est issu du grec αγειν agein, « conduire ». (Voir famille AGIR) L’élément -éraste est issu du grec ερως erôs, « désir des sens, amour », d’où érotique.

Pour pédant, d’origine italienne, les choses sont moins claires, car le mot pourrait bien être issu de (pedagogo) pedante, « accompagnateur à pied », avec emploi substantivé de l’adjectif.

orthopédie est formé du grec ορθός orthos, « droit » et de παιδεία paideia, « éducation des enfants (au physique et au moral) », autre dérivé de παις.

4. piété et pitié : doublets issus de pietas, « sentiment de dévotion envers les dieux, les parents, la patrie ». Les deux mots ne se sont différenciés qu’au XVIe s. Dérivés : pieux, impie, pitoyable, impitoyable, s’apitoyer, expier, ...

5. Enfin ne sont de la famille ni pièce (< lat. vulg. *pettia) ni pierre (< grec petra, d’où pétrole, « huile de pierre ») ni pieu (< lat. palus, voir la famille PACTE) ni épier (< germ. *speha, voir la famille SPECTACLE) ni péter (< lat. pedere) ni petit (< lat. vulg. *pittittus) ni pétrir (< lat. pinsere, pistus).

Dans d’autres langues indoeuropéennes

esp. apearse, apeadero, apoyar, despejar, expedición, fútbol, impedir, despedir, peaje, peatón, pedestal, peón, pezuña, pie, pionero, podio, pólipo, poyo, pulpo, trapecio, tropezar

port. apoiar, expedição, impedir, pé, pioneiro, podal, poio, pólipo, trapézio, tropeçar

it. appoggiare, marciapiede, pedone, piede, podismo, poggio, spedire

angl. fetch, fetter, foot, impeach, impede, octopus, pedal, pedestrian, pedigree, pioneer, pyjamas

all. Depesche, Fuss, fussen, füsseln, Pedal, Pionnier, Podest, Polyp, Trapez

rus. антипод, депеша, педаль, пешка, пионер, полип, футбол, экспедиция

Notes

1- Répudier, du latin repudiare, “repousser du pied, rejeter, refuser” (ancien français repuier), ne semble pas – comme on a pu parfois le croire – avoir grand chose à voir avec pudeur. À moins que la pudeur n’ait elle-même, à l’origine, quelque chose à voir avec le fait de repousser du pied ... Mais dans l’état actuel des connaissances, le verbe latin pudere, « avoir honte, faire honte », n’est rattachable à aucune racine indoeuropéenne.

2- Comme on l’a vu à propos de la famille PREMIER, rappelons qu’il est normal qu’au son /p/ à l’initiale en indoeuropéen correspondent les sons /p/ en latin et en grec, et /f/ en germanique.

3- Pour en savoir plus sur les origines contestées et l’évolution sémantique complexe de piger, on lira avec profit les deux longs articles du Dictionnaire historique de la langue française (Le Robert) consacrés à ce verbe.

4- De piètre à pire, il n’y a donc qu’un pas que certains franchissent en proposant de rattacher les mots latins pejor et pessimus (> fr. pire, pessimisme) à la famille de PIED. D’autres préfèrent y voir des descendants de la racine indoeuropéenne *PET- (famille PETITION), au sein de laquelle on trouve à la fois les idées de plume, d’aile, d’essor, d’élan, et de chute. (> fr. pétition, répéter, appétit, penne, panne, pignon, hélicoptère, ...)

5- Certains rattachent néanmoins pécher à pied car son sens initial de « trébucher » leur donne à penser que peccare, mot usuel et familier, serait issu d’un *pecco (non attesté) qui serait à pes ce que mancus, « manchot » est à manus, « main ».

Les grandes familles de mots"

par Jean-Claude Rolland

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dans le monde entier, l'image de la France impose le respect

, 12:49

Pilar_Martin_oiseau_patrouille_de_France.jpg
non, la France ne se laissera pas plumer !
photo : Pilar Martin

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