allez vous acheter des croquettes, les chats, maman est fatiguée
Mary Sauer, Genevieve
Mot-clé - peinture
l'octaèdre tronqué
l'octaèdre tronqué
Hans Holbein the younger, 1528, Detail of Portrait of Nicolas Kratzer
une vie de rêve
une vie de rêve
Valentin Gubarev, l'étranger, 2023
tag : dimanche
alt : dans un style de peinture dite "naïve", installée en sous-vêtements sur un transat devant une cabane de jardin baptisée "Maldives", une femme rêve
faire tourner les têtes
faire tourner les têtes
Elisabetta Sirani Timoclea uccide il capitano di Alessandro Magno (Timoclée précipitant son violeur, le capitaine d’Alexandre Magne, dans un puits) 1659
Timoclée est une Thébaine dont l'histoire est racontée par Plutarque dans la Vie d'Alexandre et dans les Actions courageuses des femmes.
Timoclée est la sœur de Théagène, dernier commandant du Bataillon sacré et ancien adversaire de Philippe de Macédoine, mort à la bataille de Chéronée trois ans avant les faits décrits ici. Quand les armées d'Alexandre le Grand s'emparent de Thèbes en 335 avant J.-C., la ville est livrée au pillage. La maison de Timoclée tombe entre les mains d'un Thrace, capitaine de cavalerie. Celui-ci commence par la violer, puis exige qu'elle lui révèle où elle cache son argent et ses bijoux. Timoclée lui affirme qu'à l'approche du sac de Thèbes, elle a mis à l'abri tous ses biens précieux en les jetant dans un puits de son jardin. Le Thrace la croit, se fait conduire au puits. Alors qu'il se penche sur la margelle, la Thébaine le fait basculer d'une brusque poussée, et l'achève en lançant sur lui de lourdes pierres. Selon une autre version, c'est après que le capitaine est descendu de lui-même que Timoclée et ses servantes le lapident au fond du puits. Timoclée est saisie par les soldats thraces et conduite devant Alexandre, liée et garrotée. Avec une grande dignité elle se présente, reconnait le meurtre mais revendique son bon droit de s'être vengée de l'homme qui lui avait fait violence. Admiratif, Alexandre la libère, avec ses enfants
Mémoire de fille
C'est un samedi, fin octobre, je la vois allongée sur le lit de ses parents, près de la cheminée inutilisée avec un grand cadre de Sainte-Thérèse de Lisieux au-dessus. Le docteur B, le médecin de la famille, palpe, écoute son ventre sur lequel, au bout du lit, la mère a les yeux rivés. Les acteurs de la scène sont muets, concentrés. Un silence de mort précédant le verdict.
Cette scène, qui s'est jouée durant des décennies dans des chambres et des cabinets de médecins, a la puissance d'un tableau inaltérable, comme celui de l'Angélus de Millet avec lequel elle se confond, peut-être à cause des têtes penchées du docteur B et de ma mère. Je ne sais pas à quoi pense la fille, peut-être supplie-t-elle la sainte du cadre. Le docteur B relève la tête, soudain loquace comme s'il tenait à convaincre la mère de l'innocence de sa fille, expliquant que l'aménorrhée, ça s'appelle ainsi chère Madame, est fréquente, il y a des femmes de prisonniers qui n'ont pas vu leurs règles de toute la guerre !
...
Aucun traitement ne viendra à bout de l'assèchement de mes ovaires durant deux ans.
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Tu ne vas tout de même pas rester comme ça ! Ma mère trahissant ses soupçons dans ce chantage ahurissant : tu n'iras pas au bal de l'Ecole d'Agriculture si tes règles ne reviennent pas !
Annie Ernaux, Mémoire de fille
George Kirrin : Tous les bouquins que j'ai lus d'elle m'ont barbée.
Inter Brette : George Kirrin, désolé, je ne procède à aucun remboursement
Inter Brette : George Kirrin plus sérieusement, pour ma part, j'admire le talent de l'écrivaine qui fait qu'en mettant des mots sur ce qu'elle a vécu, elle me donne l'étrange impression de parler de ma vie. je citerai par exemple mon travail à la colonie de St-H de R, et cette aménorrhée chronique dont je souffre depuis ma puberté
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