les feux de la rampe
alt : un pied surgit de la nuit, tendu vers la surface de l'eau d'une piscine
bain debout
et puis un jour elle avait fini par prendre une chambre à la piscine
rester propre
le désert des piscines
le désert des piscines
Joel Meyerowitz / Dino Buzzati
" Ce fut un matin de novembre que Giovanni Drogo, qui venait d’être promu Maître-Nageur, quitta la ville pour se rendre à la piscine municipale Bastiani, sa première affectation. C’était là le jour qu’il attendait depuis des années, le commencement de sa vraie vie. Maintenant, enfin, les chambrées glaciales et le cauchemar des punitions étaient du passé. Oui, maintenant il était surveillant de baignade, il allait avoir de l’argent, de jolies femmes le regarderaient peut-être, mais au fond, il s’en rendit compte, ses plus belles années, sa première jeunesse, étaient complètement terminées. Et, considérant fixement le miroir, il voyait un sourire forcé sur le visage qu’il avait en vain cherché à aimer."
résumé Sens Critique : "le Maître-Nageur Sauveteur adjoint Drogo apprend avec joie son affectation à la piscine municipale Bastiani, une citadelle sombre et silencieuse, gardienne inutile d'une frontière liquide. Au-delà de ses bassins, s'étend un océan de vagues et de terres submergées, la mer des Tartares.
A quoi sert donc cette garnison en maillot de bain aux aguets d'un public qui ne se montre jamais ? Les baigneurs reviendront-ils un jour ?
Drogo s'installe alors dans une attente indéfinie, triste et oppressante. Mais rien ne se passe, l'espérance faiblit, l'horizon reste vide.
Au fil des jours, qui tous se ressemblent, Drogo entrevoit peu à peu la terrible vérité de la piscine municipale Bastiani."
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