"T’en fais pas mon p’tit loup
C’est la vie ne pleure pas
Tu oublieras mon p’tit loup
Ne pleure pas
Je t’emmènerai sécher tes larmes
Au vent des quatre points cardinaux
Respirer la violette à Parme
Et les épices à Colombo
On verra le fleuve Amazone
Et la Vallée des orchidées
Et les enfants qui se savonnent
Le ventre avec des fleurs coupées
Allons voir la terre d’Abraham
C’est encore plus beau qu’on le dit
Y’a des Van Gogh à Amsterdam
Qui ressemblent à des incendies
On goûtera les harengs crus
Et on boira du vin de Moselle
Je te raconterai le succès que j’ai eu
Un jour en jouant Sganarelle
Je t’emmènerai voir Liverpool
Et ses guirlandes de haddock
Et des pays où y’a des poules
Qui chantent aussi haut que les coqs
Tous les livres les plus beaux
De Colette et de Marcel Aymé
Ceux de Rabelais ou de Léautaud
Je suis sûr que tu vas les aimer
Je t’apprendrai à la Jamaïque
La pêche de nuit au lamparo
Et J’ t’emmènerai faire un pique-nique
En haut du Kilimandjaro
Et tu grimperas sur mon dos
Pour voir le plafond de la Sixtine
On sera fascinés au Prado
Par les Goya ou les Ménines
Connais-tu en quadriphonie
Le dernier tube de Mahler
Et les planteurs de Virginie
Qui ne savent pas qu’y a un hiver
On en a des choses à voir
Jusqu’à la Louisiane en fête
Où y a des types qui ont tous les soirs
Du désespoir plein la trompette
T’en fais pas mon p’tit loup
C’est la vie ne pleure pas
Oublie-les les p’tits cons qui t’on fait ça
T’en fais pas mon p’tit loup
C’est la vie ne pleure pas
Je t’en supplie mon p’tit loup
Ne pleure pas"
Mon p’tit loup
Paroles et musique Pierre Perret © Editions Adèle 1979