j'ai parfois l'impression de vivre dans une bulle
L’étude des distances sociales ou Proxémie a notamment été étudiée par Hall.
En fait, notre façon d’occuper l’espace en présence d’autrui est un des marqueurs de l’identité. Pour exemple, notre proximité spatiale est différente selon notre culture. Ce sont donc nos habitudes cultuelles qui nous font prendre différentes places spatiales.
Hall a montré qu’il y avait autour de nous une surface, « une bulle », une zone émotionnellement forte ou encore un périmètre de sécurité individuel. Celui-ci est plus important en face de nous que sur les côtés ou par derrière. On peut parler de notion de bonne distance. La dimension de cette bulle personnelle varie selon les cultures. Elle est plus ample dans les pays occidentaux que dans les pays méditerranéens et pratiquement inexistante dans les pays arabes.
Grâce à ses nombreuses observations, Hall met en évidence quatre catégories principales de distances interindividuelles en fonction de la distance qui sépare les individus : Les résultats des observations suivantes ont été établis avec un groupe de Sujets américains (pour les français, la distance est réduite) :
- La distance intime (entre 15 et 45 cm) : zone qui s’accompagne d’une grande implication physique et d’un échange sensoriel élevé.
- La distance personnelle (entre 45 et 135 cm) : est utilisée dans les conversations particulières.
- La distance sociale (entre 1,20 et 3,70 m) : est utilisée au cours de l’interaction avec des amis et des collègues de travail
- La distance publique (supérieure à 3,70 m) : est utilisée lorsqu’on parle à des groupes.
- L’hypothèse qui sous-tend ce système de classification proxémique est la suivante :
« La conduite que nous nommons territorialité appartient à la nature des animaux et en particulier à l’homme. Dans ce comportement l’homme et l’animal se servent de leur sens pour différentier les distances et les espaces. La distance choisie dépend des rapports individuels, des sentiments et des activités des individus concernés. »
La distance va être différente selon l’image que l’on se fait de l’autre. Différentes expériences ont notamment montré que l’on se place plus loin d’une personne atteinte de handicap.
Aussi, se place-t-on plus loin d’une personne si l’on est préalablement avertie qu’elle est plutôt froide et inamicale comparativement à une personne que l’on nous a préalablement décrite comme chaleureuse et amicale.
Les distances d’interaction varient également selon les statuts de l’interlocuteur. En effet, on se place plus loin d’un supérieur ou inférieur hiérarchique que d’un pair. Ainsi, il existe une relation entre la distance sociale et la distance spatiale. Pour finir, on se place différemment selon la tâche à accomplir :
- Dans une situation de coopération, les individus se placent généralement côte à côte pour partager le matériel et les idées.
- Dans une situation de compétition, les individus préfèrent s’asseoir l’un en face de l’autre (le fait de se regarder facilitant la compétition)
- Dans une situation de co-action (les personnes qui travaillent à des tâches différentes), les individus préfèrent se tenir aux coins diagonalement opposés de façon à éviter de se voir.
photo : Paul Croes