vous êtes vraiment une dégueulasse
À bout de souffle, Jean-Luc Godard, Paris, 16 mars 1960.
Avant d’expirer, allongé sur les pavés, Michel murmure à Patricia :
« C'est vraiment dégueulasse. »
N'ayant pas compris, la jeune femme demande aux policiers :
« Qu'est-ce qu'il a dit ? »
À quoi on lui répond :
« Il a dit : vous êtes vraiment une dégueulasse. »
« Qu'est-ce que c'est, dégueulasse ? » demande-t-elle enfin, prenant soudain conscience de sa trahison en fixant son regard direction caméra (le public) et en reprenant un geste de Michel, le pouce caressant sa lèvre supérieure, signe de doute que le jeune voyou se réservait quand il croisait son image dans un miroir.