Le cafard est un être laid et brillant
Le cafard est un être laid et brillant. Le cafard est à l'envers. Non, non, lui-même n'a pas d'envers ni d'endroit, il est cela. Ce qui chez lui est visible, est ce que chez moi je cache : de mon côté qui devrait être visible, j'ai fait mon envers caché. Il me regardait. Et ce n'était pas un visage, c'était un masque. Un masque de scaphandrier. Cette pierre précieuse ferrugineuse. Les deux yeux étaient vivants comme deux ovaires. Il me regardait avec dans le regard une fertilité aveugle. Il fertilisait ma fertilité morte. Seraient-ills salés, ses yeux ? Si je les touchais - déjà immonde je le devenais graduellement de plus en plus - si je les touchais avec la bouche, seraient-ils salés ?
Clarice Lispector : la passion selon G.H.
tags : Bataille, Kafka