je tu il elle
je tu il elle - Chantal Akerman, 1974
Cette «mis e en scène de l'apparition-disparition », que Barthes nomme et qualifie de séduisante (p. 19), est clairement établie dès les quatre premiers plans-séquences du film. Chantai, de dos, puis de face, est figée dans une immobilité quasi absolue comme les objets qui l'entourent. Seules sa tête et ses paupières bougeront imperceptiblement dans le quatrième plan. Lui faisant face, spectateurs et spectatrices voient alors s'accomplir l'irrésistible intermittence, tandis que l'image-temps s'étire, interminablement.. . Ils / elles peuvent assister, fasciné(e)s, aux
métamorphoses abstraites de cette femme qui, assise à une table, se tient la tête ou pose allongée sur son lit, soumise au regard fixe et insistant d'une caméra, un regard qui devient celui des spectateurs.
source : erudit.org