Nous fîmes cap sur un léger embarcadère
Nous fîmes cap sur un léger embarcadère et le Papaoutah, de son gros ventre, avant de l'atteindre, rafla la barre. En bambou qu'il était l'embarcadère, je m'en souviens bien. Il avait son histoire, on le refaisait chaque mois, je l'appris, à cause des mollusques agiles et prestes qui venaient par milliers le bouffer au fur et à mesure. C'était même, cette infinie construction, une des occupations désespérantes dont souffrait le lieutenant Grappa, commandant du poste de Topo et des régions avoisinantes. Le Papaoutah ne trafiquait qu'une fois par mois mais les mollusques ne mettaient pas plus d'un mois à bouffer son débarcadère.
Céline, Voyage au bout de la nuit
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